Une poignée de pionniers d’Arles Delta a franchi le Rhin
Le voyage vers Böblingen, du 15 au 17 mars 2013
récit de Robert Amphoux
Départ d’Arles le vendredi au petit matin à bord de la « Volvo présidentielle »…
La porte du TGV au nez du Mistral se ferme enfin.
Retour d’un séjour linguistique, une classe d’adolescentes teutonnes nous offre, jusqu’à Strasbourg, un festival d’éclats de rires et de voix de haute intensité et de fort débit.
A midi de sandwichs, sans rosé, devons nous contenter.
Sous le froid soleil et à pied, Jean-Claude nous guide à la découverte du centre ancien de la capitale alsacienne.
Après 2 heures de marche, les rotules au niveau des hanches, nous prenons enfin un taxi qui, en une heure de course, nous conduit dans les nouveaux quartiers périphériques pour la revue des bâtiments et palais des Institutions européennes.
Un autre saut en TGV nous propulse hors de l’hexagone. A Stuttgart, Dirk et Carl nous attendent au bout du quai et nous embarquent pour Sindelfingen.
En un quart d’heure et pas plus, nous troquons nos hardes de gens du voyage pour nos tenues de gens du monde et sommes accueillis à l’Hôtel Marriot, siège du club de Böblingen – Schönbuch.
Michael et Dirk que nous avons rencontrés l’été dernier en Arles nous présentent individuellement aux membres présents. Repas à la française, discours, échange de fanions,
photos, cadeaux : tout le cérémonial rotarien s’accomplit.
Enfin, délice suprême, que celui de se glisser sous la couette en ce petit hôtel Appartis où Dirk réserve pour ses amis.
Samedi matin, le soleil brille et l’air est vif. Direction l’ancien aérodrome civil de Stuttgart, annexé par la Luftwaffe le temps de la guerre, puis qui sert de dépôt de matériel aux forces armées américaines pour ensuite être laissé de longues années à l’abandon.
De récents travaux d’urbanisme ont réaménagé le site, et, sous l’enseigne de « Meilenwerk », hangars et ateliers ont été réhabilités pour héberger dans des box, entretenir et faciliter le négoce des voitures de collection de tous âges et toutes marques appartenant à des particuliers.
Est-il nécessaire de préciser que les Mercedes y sont en écrasante majorité.
Ladite société offre aussi, dans le même cadre, un service de restauration et d’hôtellerie où mobilier et décorations (tout particulièrement des chambres à coucher) sont réalisés à base d’éléments de carrosseries d’automobiles de tous modèles.
De ce musée rétro nous passons au musée d’art moderne « Ritter » [le chocolat...] où le carré et le cube s’imposent : ces œuvres sont, pour la plupart, faites d’éléments géométriques inscrits dans des carrés.
Certains, figés dans une complète immobilité qu’ils soient seuls ou en foule, n’ont d’intérêt que pour les amateurs « snobinardement » corrects s’extasiant inconditionnellement devant des figurations généralement inaccessibles à la compréhension du commun des mortels.
Mais d’autres incluent dans leur composition des éléments pictographiques et même des objets dont la présentation, l’association et l’assemblage, soumis aux règles de la physique et de la géométrie dans l’espace se révèlent sous des aspects différents selon la nature du graphisme, le choix et l’assortiment des couleurs, l’éclairement, la position de l’observateur… etc.
De telles productions semblent ne point devoir être considérées comme de l’art pictural proprement dit, mais plutôt classées dans l’art des « mobiles » : elles sont vivantes.
De ce musée à celui d’en face, où le chocolat se décline lui aussi en carrés mais aussi en saveurs, il n’y a qu’un patio, cubique lui aussi, à traverser.
Un court séjour à la cafétéria du lieu nous permet de pouvoir satisfaire à l’exigence de nourritures terrestres auxquelles notre nature est impérieusement asservie.
Panse pleine, la visite du monastère de Bebenhausen nous convie à affronter les rigueurs de la vie cistercienne tout au fil de la journée, tout au fil de l’année, de matines à complies, du dortoir à la chapelle, du réfectoire aux champs… Faute de vêtements de bure, nous sortons bien refroidis de cette épreuve qui n’a convaincu aucun d’entre nous que la voie de son Salut était à l’ordre de Citeaux.
Encore un saut du fourgon et nous voici à la rue à Tübingen. Ville universitaire, édifices magnifiques, impressionnantes maisons à colombages, ambiance moyenâgeuse, calme et douceur de Souabe-Franconie. Au pied d’un pont, au ras de l’eau, une taverne sur le Neckar nous accueille pour une pause.
Retour à Böblingen, au restaurant « Zum Reussenstein ». Soirée souabe : ambiance – menu – vins, tout est souabe…
Informations relatives à nos actions respectives, projets de visites à venir, échanges personnels nombreux et variés ont prolongé ce dîner en amicale veillée jusqu’à ce que s’impose le besoin de repos au linceul de la couette.
Dimanche : ciel bas. Temps froid. Abandon du cantonnement.
En voiture pour Stuttgart, en route pour l’Apothéose :
l’Empire Mercedes.
Stade – usine – avenue, l’étoile à 3 branches est partout et nous guide jusqu’au musée.
Vu de l’extérieur, c’est, en haut d’un glacis pavé, une tour en forme de trèfle, d’acier, de béton et de verre, de style Guggenheim, de 35m de haut et 50 de diamètre.
A l’intérieur, c’est un puits : le long de ses parois, tels de grosses chenilles, grimpent les ascenseurs.
Dans l’épaisseur, 2 rampes hélicoïdales desservent des plateformes offrant en tout 16500 m² de surface d’exposition.
En cheminant de haut en bas, nous parcourons en deux heures 125 ans d’histoire de l’automobile à la gloire de la firme Mercedes-Benz.
Impossible de le raconter : il faut le voir.
Collation rapide au restaurant Mercedes. Remerciements et Au revoir à nos amis.
Carl et Dirk nous reconduisent à la gare et Christian (pas le nôtre), sur le quai, s’assure de la réussite de notre réembarquement.
Les Eyraud à Stuttgart nous ont abandonnés.
A Strasbourg, Jean-Claude a déserté.
Le Président ramène à Arles 2 rescapés.