Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Du nougat à la tulipomania

14 Novembre 2012 , Rédigé par rc arlesdelta Publié dans #RCAD 2012-13

timbre-Tulipe_2000.jpgtimbre-Tulipe_2012.jpg  timbre-Tulipe_2008.jpg 

« Chers amis, … »

C’est ainsi que notre président Nico a commencé son intervention ce vendredi soir, alors que nous nous apprêtions pour un dessert annoncé. Le dîner venait à son terme, nous avions tous papotés avec plaisir, heureux de nous retrouver, lorsque le gong a retenti. Nico nous a d’abord expliqué que le nougat ne serait pas au dessert, notre ami Guy ayant eu quelques soucis de chauffe. Tous, nous espérons que cela n’a pas été trop grave pour lui et souhaitons vivement le revoir bientôt. Nougat promis … nougat du !

Alors, quoi ? pas de conférence dînatoire ce soir ? … Mais si. En bon président, Nico a sauvé la situation en payant de sa personne. Bon alors, le voyage à Amsterdam ? Non, pas eu le temps de préparer, mais –et il l’a dit– ce sera assurément pour une autre fois. La TULIPOMANIE ! rires, il se trompe, c’est quoi ça ? mais que dit-il ? … Oui, oui, la tulipomania, voici le sujet de ce soir l’extraordinaire engouement pour la tulipe dans la Hollande de 1634-1637. Et avant de vous retracer les péripéties de la tulipe néerlandaise, permettez-moi de saluer l’orateur :

ce fut carrément   r e m a r q u a b l e !

Effectivement, nous qui plantons chaque année nos bulbes dans nos jardins, le rôle joué par ces plantes dans l’économie mondialisée du 17e siècle nous avait, je crois pouvoir le dire au nom de tous, totalement échappé. Et il nous fallait bien un expert dans les échanges mondiaux tel que notre ami Nico, originaire de Maastricht, pour nous faire comprendre ce que fut en son temps la tulipomania.

Alors, voici. Chacun sait la tulipe originaire de la Turquie ottomane. Avant que l’une des petites mosquées de Constantinople/Istanbul, construite au 18e siècle en style baroque, ne soit dénommée la mosquée des Tulipes, la Laleli Camii, petit bijou dans un quartier qui n’en compte guère, déjà à l’époque de Soliman dit le Magnifique, on brode les caftans de tulipes, alors qu’à la Rustem Pacha Camii, les tulipes se déploient sur les carreaux.    

caftan-aux-tulipes.jpg                         

Car la tulipe est une des fleurs que privilégie la céramique d’Iznik sur laquelle, à la fin du 16e siècle[1] est appliqué un décor dit aux « quatre fleurs » : églantiers, oeillets, jacinthes, tulipes en combinaisons variées.

Iznik carreau 604 Iznik-plat-aux-deux-tulipes-et-jacinthes.jpg Iznik-pichet-mba_lyon_e500-77.jpg

On sait moins le chemin incroyable que ses bulbes ont fait à travers l’Europe où leur présence est signalée pour la première fois en 1559 à Augsbourg par Conrad Gessner (De hortis Germaniae liber). Puis, vers 1560/1561, la tulipe fait son apparition à Bruxelles d’abord, puis à Anvers. En 1581, le Kryudtboeck (Livre des herbes) en cite déjà 47 variétés.

On date généralement de 1593 le début de sa culture dans les Provinces Unies, à la suite de la création de l’Hortus academicus de l’Université de Leyden par le botaniste flamand Charles de l’Ecluse[2], qui venait d’y être nommé professeur[3].   Fondée en 1575 par le prince Willem van Oranje (Guillaume d’Orange)[4], l’Université de Leyden est la plus ancienne des universités des Pays-Bas. Notre ami Marc H. y a fait ses études.

Quel chemin pour un bulbe ! Précepteur princier de la maison Habsbourg et envoyé de Ferdinand Ier auprès de la Sublime Porte, le diplomate flamand Ogier van Busbeke (Busbecq, Bubescquius) en avait reçu du sultan Soliman ; ses lettres en vantaient les beautés et il envoya plusieurs bulbes à son ami Carolus Clusius (Charles de l’Ecluse), lequel a fait des recherches sur la tulipe, ses couleurs et ses caractères et en a développé la culture et par là même le commerce.  

        Soliman-2.jpg  

       

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

OG de busbecq

 

[Les Janissaires] me saluaient avec une révérence, puis se précipitaient vers moi presque au pas de course et, s'emparant d'un coin de mon vêtement, m'offraient un bouquet de jacinthes ou de narcisses ... Nous trouvâmes partout quantité de fleurs, des narcisses, des jacinthes et des tulipans, ainsi que les appellent les Turcs. ... La tulipe a peu ou pas de parfum, mais on l'admire pour sa beauté et la diversité de ses couleurs.

(Ogier de Busbecq, 1554)

Dès lors, la tulipe, sous ses différentes formes –les couloren, c’est-à-dire les tulipes monochromes (rouges, jaunes ou blanches), les rocen (deux couleurs, rouge ou rose sur fond blanc), et surtout les bizarden (rouges, brunes ou violettes sur fond jaune)–, connut un engouement qui se traduisit par des transactions exorbitantes. Ce n’est qu’à la fin du 19e siècle qu’on a découvert que les caractères de certaines tulipes sont en réalité des anomalies pigmentaires et leur viennent d’un virus de la mosaïque de la fleur, le potyvirus.

 

Mais retournons vers la Hollande.

Au début du 17e siècle, les premiers bulbes font leur apparition sur le marché. Les premières tulipes sont méconnues du grand public et ne sont mentionnées que par des botanistes ou des amateurs de plantes rares et de curiosités. Bien vite, des bourgeois fortunés les plantent dans leurs jardins privés, à l’arrière de leur maison, notamment dans ce qui est aujourd’hui le centre historique de la ville d’Amsterdam, le long de canaux comme Keizersgracht (le « canal de l’empereur »).

Amsterdam_airphoto.jpg    Amsterdam-Keizersgracht.jpg

La vogue des tulipes se répand du sud des Pays-Bas vers le nord. La fleur devient bientôt un article de luxe, un signe de richesse. Peu après 1600, la demande et, naturellement, les prix montent. Les dames payaient des centaines de florins pour une fleur de tulipe qu’elles portaient le temps d’un bal.

L’époque se passionne alors pour les nouvelles variétés, créant une demande pour les livres illustrés de gravures destinés aux amateurs et aux professionnels de l’horticulture, et donc pas seulement aux botanistes. De nombreuses variétés voient le jour[5] ; en 1629, on parvint à en obtenir plus de 140.

tulipe-gravure-1.jpg Busbecq-Turcicae-epistolae-cover.jpg  tulipe-gravure-3.jpg

Cet engouement se retrouve dans la peinture néerlandaise et flamande. Jan Brueghel l’Ancien, Ambrosius Bosschaert, Balthasar van der Ast, Jan Davidzoon de Heem, Savery … peignent de luxuriantes brassées de fleurs, des natures mortes aux fleurs où toutes sortes de tulipes tiennent une part importante aux côtés de pivoines, de roses, d’iris[6].

tableau-Jan-Brueghel-l-Ancien-atelier-1568-1625.jpgtableau-Savery-1612.jpgDans les années 30 du 17e siècle, il y eut de plus en plus d’acheteurs, et plus de demandes que d’offres, aussi les prix montèrent énormément. Déjà en 1623, le prix d’un bulbe de tulipe d’une variété particulière coutait jusqu’à 1000 florins ! Sachant que le salaire annuel d’un artisan était de 150 florins, un bulbe pouvait valoir jusqu’à 6 ou 7 fois un salaire moyen annuel. Un bon commerçant pouvait gagner en un mois quelques 6000 florins. On a vu des acheteurs payer aussi cher un sac de bulbes qu’une maison sur les canaux… tableau Jan Davidzoon de Heem 1654

 tableau tulipe 22

 

Jusqu’en 1634, les bulbes n’étaient vendus que par des producteurs professionnels ou de riches amateurs. La vente s’effectuait pendant la floraison, en avril et mai, quand les acheteurs pouvaient voir les fleurs. Pendant les mois de septembre et d’octobre, les bulbes changeaient vraiment de mains (« marché à terme »).

A partir de 1634, devant les bénéfices énormes que permet ce commerce, des non initiés se mirent sur le marché, et la spéculation commença surtout dans les villes d’Amsterdam, d’Alkmaar, d’Enkhuizen, de Hoorn et de Haarlem.

Pays-Bas-carte.gif            

En 1635, il devint même possible d’acheter des parts de bulbe. Cette même année, on a enregistré l’achat de sacs de bulbes (soit 40 bulbes) pour un prix de 100,000 florins.    

La tulipe « Vice-roi » est vendue en 1637 de 3 à 4200 florins.  Un record fut la vente d’un bulbe de variété « Semper Augustus ». En 1623, le bulbe coûtait 1000 florins, et 2000 en 1627. A Haarlem, il fut vendu 5500 florins en 1637. Mais le record fut, cette même année, de 6700 florins, soit la valeur de deux maisons ou vingt fois le salaire annuel d’un artisan spécialisé !

      tulipe-gravure-2.jpg             

Les ventes avaient lieu dans des cafés, des auberges. Les commerçants vendaient les bulbes sans savoir véritablement comment les fleurs se développaient (certaines représentations de tulipes –gravées ou peintes- venaient remplacer, lors des spéculations en bourse, les vraies fleurs, seulement présentes sous forme de bulbes). Aussi, il fallut établir des contrats (aujourd’hui, on dit des « futures »)[7]. Ces contrats d’achat étaient enregistrés par des notaires, et souvent revendus avec beaucoup plus d’argent. Mais le gouvernement interdit la revente des contrats, sur le principe que ce qu’on ne possède pas, on ne peut pas le vendre.

Parfois, des bulbes de mauvaise qualité étaient vendus à des clients naïfs, qui payaient cher pour rien. De vraies triches et fraudes apparurent. L’engouement devient tel qu’assez rapidement des voleurs s’introduisent dans le Jardin botanique de Leyde pour dérober des bulbes.

Pendant l’hiver de 1636/1637, plus de 5000 personnes travaillaient dans ce commerce des bulbes, sur une population de 600,000 personnes, soit 1% de la population vivait des tulipes.

Le krach de 1637

Ce windhandel –« commerce du vent »– qui avait Haarlem pour centre provoqua des troubles financiers graves dans les Provinces-Unies en 1637, l’année où la peste frappa la ville.

Le mardi 3 février 1637, le prix de vente s’effondra après qu’un vendeur n’ait pu vendre un lot de 2e qualité qu’il avait acheté 1400 florins. Cependant, deux jours après, lors d’une vente publique à Alkmaar, des bulbes sont encore vendus pour 90,000 florins.

La semaine suivante, partout en Hollande et à Utrecht, les prix s’écroulaient. Suivie une situation chaotique pour les commerçants. La validité des contrats était mise en cause. Il semble qu’assez vite nombre de commerçants ne possédaient plus les bulbes ou les avaient revendu sans en être payé.

Le 24 février, producteurs et commerçants se retrouvèrent pour régler la liquidation du commerce des bulbes. On décida que les acheteurs pouvaient reprendre les lots à 10% de leur valeur, ce qui parut impossible aux acheteurs. Les modifications des contrats ne furent pas confirmées par l’Etat, et ne furent donc pas validées.

La fluctuation des prix entre le 12 novembre 1636 et le 1er mai 1637 fut extraordinaire ; le summum fut atteint le 3 février.  Le 1er mai, le magistrat de Haarlem décida que juges, avocats et huissiers ne pouvaient plus s’engager dans le commerce des bulbes de tulipes, ce qui revenait à annuler tous les contrats de bulbes à Haarlem.

Une grande partie des spéculateurs fut alors menacée de faillite. Mais en réalité la plupart des contacts n’étaient pas honnêtes : pour les acheteurs, il n’était pas nécessaire de payer le vendeur, souvent incapables de satisfaire à leur obligation de fournir les bulbes.

L’opinion publique s’est alors élevée contre les spéculateurs car beaucoup de citoyens voyait dans cette vente un jeu, ce qui était commettre un véritable péché pour une population principalement calviniste. Des pamphlets circulèrent, accusant les commerçants de négligence envers la religion par leur soif d’argent. L’épidémie de peste bubonique qui toucha cette année les Provinces Unies fut vue par beaucoup comme une punition de Dieu.

Après cette débâcle financière de 1637, les prix se stabilisèrent.

Outre le commerce de la tulipe, la richesse économique des Pays-Bas au 17e siècle reposait sur le commerce avec les pays scandinaves et baltes, les échanges d’épices avec les pays tropicaux comme les Indes, l’Indonésie…, sur la pêche aux harengs et à la baleine, sur l’industrie. Sans oublier la piraterie ! Par exemple, en 1636, les Provinces Unies possédaient plus de 1800 bateaux qui sillonnaient les mers d’Orient et d’Occident. Les équipages comptaient 30,000 hommes, venant des Pays-Bas, mais aussi d’Allemagne, de Scandinavie, etc.

Aux 18e et 19e siècles, la tulipe ne cessa pas pour autant de séduire. Cette fleur, baroque par excellence, s’assagit et ne paraît plus sous sa forme marbrée ou avec des teintes peignées comme du papier de reliure.

En 1850, Alexandre Dumas publia un roman intitulé La Tulipe noire. Le récit se situe en Hollande en 1672 ; le peuple renverse la république des frères Jean et Corneille de Witt pour rétablir le stathouderat confié à Guillaume III d'Orange-Nassau. Indifférent à ces événements, Cornélius van Baerle, filleul de C. de Witt, ne songe qu'à confectionner une tulipe noire, pour laquelle la Société horticole de Haarlem a promis une récompense de 100,000 florins. Son projet sera contrarié par l'accusation de trahison qui pèse contre lui et par les stratagèmes d’un voisin envieux, Isaac Boxtel. Cependant, son espoir de voir sa quête aboutir renaîtra avec la rencontre de la belle Rosa.

Dumas-Tulipe-noire.jpg   

En 1886, le baron d'Estournelles de Constant, secrétaire d'ambassade près de la Légation à La Haye, fait découvrir à Claude Monet les champs de tulipes, situés entre Leyde et Harlem.

tableau-claude-monet-07.jpg     Pays-Bas-Tulipes.jpg      

L’histoire se répète.

Pour finir, on peut se demander si les gens ont appris des difficultés du 17e siècle. En 2004, la compagnie d’investissement Novocap Floralis fit faillite : elle avait investi de l’argent dans le commerce et le développement de nouvelles variétés de tulipes, perdant plus de 85 millions d’euros.

A lire :

Sur Wikipédia : « Tulipe », « Tulipomania » (extrêmement détaillé), « Charles de l’Ecluse »…

En ligne : « La tulipe et la Hollande, histoire d’une passion » ; « Le krach de la tulipe, 1ère bulle financière »…

N. Schneider, Les natures mortes. Réalité et symbolique des choses, éd. Taschen, 1990.

R. Von Dongen, La tulipe. Une anthologie, éd. Citadelles Mazenod, 2012.

 

La-tulipe-anthologie-cover.jpg 



[1] Vers 1555, se produit à Iznik une révolution technique : l'utilisation d'un sable ferrugineux permet d'obtenir un magnifique rouge tomate. Le « rouge d'Iznik » est, dans l'histoire de la céramique, la première réussite d'un rouge de grand feu sous glaçure. II apparaît sur des pièces de forme et des carreaux de revêtement. Dans les années 1575, il est associé à un bleu violine pâle, rehaussé de bleu violacé soutenu ; l'association de ces couleurs avec un vert profond et translucide sonnant sur l'éclatante blancheur du fond a donné les plus belles pièces d'Iznik.

[2] Jules Charles de L'Écluse (ou de L'Escluse), Carolus Clusius sous sa forme latine, nait le 19 février 1526 à Arras (possession espagnole à l'époque) dans une famille aristocrate flamande, de langue française, et meurt le 4 avril 1609 à Leyde. Protestant réfugié en Flandre (Belgique), c’est un juriste, médecin, scientifique, écrivain, botaniste, accessoirement homme d’affaires. Il est le créateur de l'un des premiers jardins botaniques d'Europe, à Leyde, et peut être considéré comme le premier mycologue au monde et le fondateur de l'horticulture. Il est également le premier à fournir des descriptions réellement scientifiques des végétaux.

[3] Ces bulbes sont suffisamment résistants pour survivre aux rigueurs du climat néerlandais.

[4] Guillaume d'Orange (en anglais William, en néerlandais Willem) est le nom porté par différents personnages historiques. On ne retiendra pas ici les Anglais. Dans le contexte de l'Histoire des Pays-Bas, c'est de prime abord à Guillaume le Taciturne qu'il faut penser ; en Belgique, c'est Guillaume Ier des Pays-Bas qu'il faudra évoquer.

Sont appelés Guillaume d'Orange les personnages suivants :

·       un personnage des chansons de geste médiévales inspiré principalement par Guillaume de Gellone [(755-vers 812), personnage en partie légendaire de la cour de Charlemagne, qui défit les Sarrasins à Orange] ;

·       Guillaume († 1070), officier dans l'armée du futur empereur d'Allemagne Henri IV devenu ermite ; bienheureux catholique fêté localement le 28 mai ;

·       un évêque qui participa à la première croisade, puis, à la mort d'Adhémar du Puy, fut élu chef du clergé et mourut six mois plus tard fin décembre 1098.

Puis les princes de la principauté d'Orange :

Guillaume Ier des Baux (vers 1155-1218) ; Guillaume II des Baux (vers 1200-1239) ; Guillaume III des Baux (vers 1220-1256) ; Guillaume IV des Baux (vers 1240-1281) ; Guillaume VIII de Chalon (vers 1415-1475).

Puis, les comtes de Nassau héritèrent de la principauté d'Orange (princes d'Orange-Nassau), qui furent aussi stathouder des Pays-Bas :

Guillaume Ier d'Orange-Nassau (1533-1584), aussi appelé Guillaume le Taciturne [le nôtre ici]; Guillaume II d'Orange-Nassau(1626-1650) ; Guillaume III d'Orange-Nassau, aussi roi d'Angleterre (1650-1702) ; Guillaume IV d'Orange-Nassau(1711-1751) ; Guillaume V d'Orange-Nassau(1748-1806).

Enfin, issus de la maison d'Orange-Nassau, des rois des Pays-Bas :

Guillaume Ier des Pays-Bas (qui était, avant d’être roi, Guillaume VI d'Orange) ; Guillaume II des Pays-Bas (il combattit à la bataille de Waterloo, appelé aussi Guillaume VII) ; Guillaume III des Pays-Bas.

[5]Le Néerlandais Emanuel Sweerts, pionnier de la vente d’oignons de tulipe sur la foire annuelle de Francfort puis d’Amsterdam, publie un des premiers catalogues ouvertement commerciaux, le Florilegium, imprimé en 1612 après Le Jardin du Roy Tres Chrestien Henry IV, de Pierre Vallet, paru en 1608. Sweerts cite de nombreuses variétés de tulipes, avec des illustrations de tulipes « cassées », marbrées et flammées, ainsi que de plantes rares et exotiques.

[6] La tulipe qui se fane, les roses qui retombent dénotent l’éphémère ; le papillon figure l’âme prête à s’envoler…

[7]En 1636, un système analogue à une bourse de commerce où se négocient les contrats à terme de tulipes s’est mis en place. Les négociants se réunissent en « collèges » dans des auberges et les acheteurs doivent s’acquitter d’un pourboire d’un montant égal à 2,5 % de la transaction (pourboire plafonné à 3 florins). Ni l’une ni l’autre partie ne fournissent de dépôt de garantie et il n’existe pas de système d’appel de marge. Tous les contrats se font directement entre les deux parties, et non dans le cadre d’une chambre de compensation.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article